CES LIENS QUI DÉLIVRENT
Longtemps, pour tenter de sourire, j’ai dû brinquebaler en nocturne tardif, m’abreuver d’alcools et de charivari, cavalcader jusqu’aux aubes blêmes où j’allais m’engloutir dans un sommeil peuplé de spasmes nauséeux.
Mais, éveillées les haleines tièdes, je t’ai vue cheminer nue. Tu étais nue en blouse roumaine, et tes mains tes reins, leur puissance de source a répandu ses baumes après ces longs mois saturés de fiel. Tu as donné au jour une harmonie du soir, un nuage blanc au bleu trop dur, la pénombre aux chambres d’été, le vin des rêves à la vie. Sur de riches herbages ou les draps froissés, tu m’as passé au doigt l’anneau de ta confiance, au cou tes cuisses en collier.
Quand je tombais de vide en vide comme un qui tombe pour mourir, tu auras été celle qui est venue, porteuse d’une joie d’exister contagieuse, sève ardente et senteurs d’humus, feu de la saint-jean au cœur. Tu es venue comme les sept couleurs après fracas et trombe d’eau. Tu auras été promesse de vibrer, de palpiter selon l’air des saisons.
Ton sang à fleur de peau rosit la douceur des choses.
Carcassonne, 24-26 juin 2016.