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5 septembre 2016
« Il aimait aimer. Il aimait les mots qui aiment l’amour. Il aimait sans retenue autre que le plaisir d’aimer. »
François nous a quitté le 5 septembre 2016. -
17 février 2016
« l’art peut aider à retrouver son esprit en quelque sorte, mais autant que tout ce qui, au quotidien, nous permet de vivre. Il faut retourner du côté de la vie, sortir de l’ornière de la peur, la haine, la violence ; pour cela, le bouquet d’anémones bleues posé sur la table est d’un bon recours, aussi. » (Antoine Emaz)
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1 février 2016
« La poésie, à son degré le plus élevé, fait signe vers quelque chose sur quoi repose tout ce qui arrive, et qui est plus secret que la causalité [...] » (Hugo von Hofmannsthal, Le Livre des amis)
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28 janvier 2016
"à travers les épreuves les plus rudes,il est possible de maintenir, si ténue soit-elle, une expérience de bonheur".(Denise le Dantec)
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24 janvier 2016
« Qu’est-ce que lire un livre qui parle de l’amour, si ce n’est espérer ce passage du verbe à la chair, cette tremblante et éblouissante réplique du profane au mystère de l’incarnation ? » (Annie Le Brun, à propos de Francesca da Rimini)
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20 décembre 2015
« La langue propre qui nous est donnée en partage aujourd’hui […] l’un de ses grands défauts – il y en a plusieurs –, c’est d’être dans un continuum, c’est-à-dire qu’il n’y a plus d’arrêt, il n’y a plus de silence dans la langue. Or, comment voulez-vous qu’il y ait un sens supplémentaire au mot qui est entendu, une plus-value de sens, s’il n’y a pas de silence, s’il n’y a pas la résonance possible du mot ?
La résonance, c’est la polysémie qui arrive, les autres sens possibles du mot.
Si on est dans la rapidité, on n’entend du mot que le sens premier, celui du dictionnaire, et donc on est dans une raréfaction du sens du réel. Et on est dans le mensonge.
Qu’est-ce qui fait la poésie ?
La poésie remet du silence dans la langue ; le poème naît d’un rythme (qui est l’essence même de toute poésie) imprévu dans la langue. La poésie, comme disait Aragon, exige "la révolte de l’oreille" ; lorsque l’oreille se révolte, elle (...) (lire la suite) -
16 décembre 2015
« Le vieux monde se meurt, le nouveau monde tarde à apparaître et dans ce clair-obscur surgissent des monstres » (Antonio Gramci)
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10 décembre 2015
« Bulles infimes de solitude, les vagabonds, les amoureux, les lecteurs, font de la soupe collective un ferment qui nous sauve. Et si la plupart de ces bulles échouent à remonter à la surface, qu’importe : ça travaille, ça lève. » (David Bosc)
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9 décembre 2015
« Aucun mot écrit s’il ne nous hante ne ravivera le feu qu’on entendait lui confier ainsi ce baiser déposé sur le bout de nos doigts dont l’envol dessiné d’un geste de la main pareil à un coup d’aile se dit "envoyer". Il en va de l’écriture comme de ce geste et chaque page tournée ne fait pas plus de bruit. » (Jacques Roman)
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9 décembre 2015
« Tout a été dit. Sans doute. Si les mots n’avaient changé de sens ; et les sens, de mots. » ( Jean Paulhan, Clef de la poésie)
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25 novembre 2015
« Encore un siècle de journalisme, et tous les mots pueront » (Nietzsche)
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14 novembre 2015
« Un artiste doit accepter de ne pas toujours comprendre ce qu’il fait et un spectateur de ne pas toujours comprendre ce qu’il voit. Une œuvre a besoin du désir de lumière que crée l’obscurité. » (Fabrice Reymond)
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19 octobre 2015
« J’accepte volontiers une condamnation pénale, mais pas une réduction de vocabulaire. » (Erri De Luca, La parole contraire)
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18 octobre 2015
« Elle n’a que faire des vêtements métissés. Sa préférence va aux robes d’un seul tenant. Mais elle peut aussi bien revêtir la nuit, la neige, le manteau des légendes, l’étoffe de la beauté sans couture. Et quand elle danse, le monde refleurit. » (Gwen Garnier-Duguy)
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17 octobre 2015
« Une route qui s’allonge, un sentier qui dévie, sont conformes à l’élan de la pensée qui fredonne. » (René Char)
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14 octobre 2015
« Rien n’obscurcira la beauté de ce monde
Les pleurs peuvent inonder toute la vision.
La souffrance peut enfoncer ses griffes dans ma gorge.
Le regret, l’amertume, peuvent élever leurs murailles de cendre,
La lâcheté, la haine, peuvent étendre leur nuit,
Rien n’obscurcira la beauté de ce monde.
Nulle défaite ne m’a été épargnée.
J’ai connu le goût amer de la séparation.
Et l’oubli de l’ami et les veilles auprès du mourant.
Et le retour vide, du cimetière.
Et le terrible regard de l’épouse abandonnée.
Et l’âme enténébrée de l’étranger,
Mais rien n’obscurcira la beauté de ce monde.
Ah ! On voulait me mettre à l’épreuve,
détourner mes yeux d’ici-bas.
On se demandait : « Résistera-t-il ? » Ce qui m’était cher m’était arraché.
Et des voiles sombres, recouvraient les jardins à mon approche
La femme aimée tournait de loin sa face aveugle
Mais rien n’obscurcira la beauté de ce monde.
Je savais qu’en dessous il y avait des contours tendres,
(lire la suite) -
13 octobre 2015
« Un rêve sans amour est un rêve oublié. » (Paul Eluard)
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5 octobre 2015
« Le sexe et le texte, il n’y a que ça de vrai. Dès que vous commencez à comprendre un corps, vous voyez un texte. Dès que vous commencez à apprécier la beauté calligraphique des mots, le corps se révèle. » (Peter Greenaway)
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2 octobre 2015
« Les chats sont des mots à fourrure. Comme les mots, ils rôdent autour des humains sans jamais se laisser apprivoiser. Il est aussi difficile de laisser entrer un chat dans un panier, avant de prendre le train, que d’attraper dans sa mémoire le mot juste et le convaincre de prendre sa place sur la page blanche. Mots et chats appartiennent à la race des insaisissables. » (Érik Orsenna, « Deux étés »)
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20 septembre 2015
« Tout art est un mensonge, mais un véritable artiste n’est pas un menteur. » (’Max Jacob)
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12 septembre 2015
« L’homme est le seul animal qui ne voit pas à vue, mais qui voit à dire.
Qui, dans le bleu, ne voit pas seulement le champ de lin bleu
mais le bleu du champ de lin bleu. »
(Gérard Granel) -
10 septembre 2015
« pas encore, je n’ai pas encore
assez aimé celle que j’aime »
(Lambert Schelschter) -
5 septembre 2015
« nous n’aimions rien de nous que nous n’aimions d’abord en elles
nous devions aux femmes le meilleur de nous-mêmes, ce que nos mères naguère avaient aimé de nous
elles nous aimaient davantage qu’elles-mêmes, nous ne savions comment nommer
l’île où elles devaient nous conduire
nous n’aimions de nous que ce que les femmes aimaient, bruissement léger des feuilles ou messe basse de l’eau des rivières
l’eau sous l’eau et comme son ombre claire, l’eau seconde, artésienne, souveraine souterraine » (Pierre Grouix) -
4 septembre 2015
« […] c’est une dame précise qui vit avec moi, c’est la poésie elle-même, c’est "l’or" du silence et "l’argent de la parole", c’est l’aube et l’éveil lumineux aux choses que provoque sa rencontre et sa présence, c’est le monde tel qu’il m’apparaît : tout est étroitement interdépendant, tout est "le même", différent et contradictoire dans sa concrétude et diversité, donc déroutant comme l’est la femme que j’aime. Par son truchement, la manière dont je vois a été ressourcée, définitivement débanalisée, concrétisée, donnée comme un acte de tous mes sens par cette apparition et sa présence continue. Elle est la membrane osmotique à travers laquelle je parviens à correspondre avec ce qui est, même si dans un texte elle n’est pas nommément présente, peu importe : ce texte n’aurait pas existé sans elle, tout simplement » (Xavier Bordes)
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11 décembre 2015
« Il faudrait parfois que la chose qui se nomme elle-même « presse libre » se regarde. Mais autant demander à une bouse de se reconditionner en bougie parfumée. »
(Frédéric Lordon)Qui dit mieux ?
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10 décembre 2015
Estrosi se réclame du gaullisme ! Ai-je bien entendu ?
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13 novembre 2015
"la poésie est l’irréductible adversaire de la clôture du regard qu’organise la civilisation du divertissement" (J.P. Siméon)
Si seulement ! -
7 novembre 2015
"L’abjection mercantile réduit la vie à une survie de plus en plus menacée.... Je mise sur un sursaut de la volonté de vivre, seule capable d’en finir avec une société marchande qui se détruit en détruisant l’homme et la terre." (Raoul Vaneigem)
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1er novembre 2015
Fabien Truong : "La banlieue comme image joue une fonction très particulière dans le contexte d’une angoisse collective sur la perte d’identité. On a besoin d’une anti-France, c’est à ça que sert la banlieue."
Oh oui !
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28 octobre 2015
« Le doute principiel que j’éprouve sur la capacité de jugement des intellectuels d’aujourd’hui me dispense de la peine que je devrais prendre pour m’abaisser au niveau de chacun de leurs idéaux pris séparément. » (Karl Kraus, « Prozess Friedjung », Die Fackel, n°293, Vienne, 4 janvier 1910.)
Ecrit ce matin, non ?
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25 octobre 2015
« L’université française a vécu. Les mots d’ordre anciens qui tramaient ses missions d’enseignement et de recherche n’ont plus cours. Désormais, c’est à la compétitivité, à la concurrence et même à la flexibilité qu’on rapporte à peu près tout ce qui s’y passe 1. Pareille liquidation n’appartient pas à un lieu : depuis les années 2000 elle a pris corps aux quatre coins du monde. Elle est fille de ce capitalisme de crise qui circule partout, et qui n’est pas autre chose au fond qu’un perpétuel chantage à l’effondrement prochain : l’université va au désastre, nous disent les autorités de tout bord ; pour la sauver, il faut consentir à la misère et à l’insécurité. Quels que soient les noms qu’elle s’est donnés, cette politique a enfanté l’indigence. Partout, elle a voué les professionnels du savoir à l’impuissance et au mensonge. Partout, elle a fait des étudiants de simples consommateurs-payeurs. Et partout elle a ravalé (...) (lire la suite)
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18 octobre 2015
Si "Notre désir est sans remède", c’est qu’il n’est pas une maladie !
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16 octobre 2015
Paroles du guichet "Ils ns bassinent pour 1 chemise froissée. C’est pas 1 gouvernement, c’est 1 pressing pour DRH !" (un tweet de Besancenot)
Il va en falloir, du nettoyage ! -
13 octobre 2015
« L’Air (France) du Temps : 5 Gardes à vue comme de vulgaires Terroristes pour des Hommes acculés à la violence, d’une chemise lacérée, par la plus Grande, Froide et Abjecte Violence d’une Entreprise qui licencie en plein Vol... de la vie d’autrui.. !!
Immonde violence néolibérale, Droite comme PS "Macronisé"... » (Rick Bald, sur Facebook)Exactement.
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13 octobre 2015
« "On tente de criminaliser l’action syndicale et les salariés", a réagi Miguel Fortea, le secrétaire général de la CGT Air France, à l’occasion d’un rassemblement de soutien qui a réuni quelque 150 personnes à Roissy.
Sur place, Pierre Laurent (PCF) et Olivier Besancenot (NPA) ont dénoncé en chœur des tentatives d’"intimidation", "indignes de la République" selon le sénateur communiste. Clémentine Autain (Ensemble) a déploré une "incompréhension de la colère sociale" et une "victimisation du patronat".
Plus tôt, l’ancienne ministre écologiste Cécile Duflot (EELV) a fustigé des gardes à vue faites "pour humilier". Jean-Luc Mélenchon (Parti de gauche) a évoqué un "jour de deuil" ».Et ça continue : après l’annonce des licenciements, la garde à vue ! Tendresse du capital...
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11 octobre 2015
« Depuis [un] soir d’octobre 2015, par un prix Nobel, la paix a un goût de jasmin, même si la télévision trouve plus spectaculaire de montrer des images de bombardement plus loin à l’Est. » (le babel)
Si seulement !
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6 octobre 2015
« La violence n’est pas qu’un "DRH" se soit fait déchirer sa chemise, la violence est déjà patente dans le syntagme "Ressources Humaines" ».(Christian Dubuis Santini)
Sans l’ombre d’un doute !
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5 octobre 2015
« La forte pression foncière alliée à une forte attractivité touristique conduit à une augmentation régulière des surfaces artificialisées (14,7 % sur la seule période 1993-2002, enquête Teruti). Cette imperméabilisation croissante des bassins versants accentue le caractère torrentiel des écoulements. Ces effets sont aggravés par la constitution des sols, peu favorables à l’infiltration des eaux. Les cours d’eau, qui peuvent charrier nombre de matériaux solides, sont également fortement artificialisés. » (Site internet du Var)
« Catastrophe naturelle », qu’ils disent. Elle a bon dos, la nature.
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4 octobre 2015
« Regardez ces types qui forment l’équipe de France de foot et qui n’osent même plus chanter la Marseillaise, simplement parce que le "sang impur" y est dit devoir "abreuver nos sillons". Et qu’ils croient qu’on parle du sang des immigrés. Ils ne savent même plus que ce sang dit "impur" est celui du peuple révolutionnaire qui meurt pour la liberté - par opposition au sang pur, au sang bleu de l’aristocratie en exil qui attaquait la France républicaine ! » (Xavier Bordes)
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3 octobre 2015
Dans un entretien publié jeudi par Paris Match, le juge Marc Trévidic, ancien du pôle antiterroriste du palais de justice de Paris, partage leur inquiétude : "J’ai acquis la conviction que les hommes de Daech (acronyme arabe du groupe Etat islamique) ont l’ambition et les moyens de nous atteindre beaucoup plus durement, en organisant des actions d’ampleur, incomparables à celles menées jusqu’ici".
Et si c’était une façon de justifier l’espionnage généralisé ?...
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1er octobre 2015
Guy Bedos a raison : Morano est une conne.
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30 septembre 2015
« À la fin, c’est l’œuvre qui gagne », dit-on. À la fin de quoi ?
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27 septembre 2015
"(…) Ce ne sont pas les nouveaux philosophes qui importent. Même s’ils s’évanouissent demain, leur entreprise de marketing sera recommencée. Elle représente en effet la soumission de toute pensée aux médias ; du même coup, elle donne à ces médias le minimum de caution et de tranquillité intellectuelle pour étouffer les tentatives de création qui les feraient bouger d’eux-mêmes. Autant de débats crétins à la télé, autant de petits films narcissiques d’auteur – d’autant moins de création possible dans la télé et ailleurs. Je voudrais proposer une charte des intellectuels, dans leur situation actuelle par rapport aux médias, compte tenu des nouveaux rapports de force : refuser, faire valoir des exigences, devenir producteurs, au lieu d’être des auteurs qui n’ont plus que l’insolence des domestiques ou les éclats d’un clown de service. Beckett, Godard ont su s’en tirer, et créer de deux manières très différentes : il y a beaucoup de (...) (lire la suite)
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8 septembre 2015
Les chiffres donnent le tournis : 2,6 millions de logements sont vides en France, soit 40% de plus qu’il y a dix ans. Aucune grande ville en France n’échappe au phénomène. Nice compte 29 000 logements vacants, Perpignan 8 700. Il y en a 7 200 à Avignon et 4 300 à Vichy. À Carcassonne, plus de 3 700 maisons ou appartements sont vides. (France 2, avril 2015)
Et combien de sans-abri ?