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Livres sur François LAUR
- Lucien Wasselin, « Fagots de mots (Glose de François Laur) », Rafael de Surtis, Cordes-sur-Ciel, 2009.
- Pierre Grouix, « François », Rafael de Surtis, Cordes-sur-Ciel, 2013.
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François Laur : « À chaque aube son vertige »
François Laur a habitué ses lecteurs à une langue contournée, recherchée, travaillée, prodigue en mots rares qui aide à saisir le réel, à mieux le faire connaître. Dans sa récente plaquette, non paginée, François Laur, avec son poème Pour les chemins que tu inventes, donne une explication à ce goût : "Il faudrait une langue d’osier à faire bouffer les jupes […]. Un idiome long à l’haleine […]. Un essaim de mots bruissant, mellifère, inlassable […]. Une langue nombreuse de la chair dans son horizon […]." C’est la langue, c’est le vocabulaire qu’il utilise depuis ses débuts, qui nous valent ces proses minutieuses où chaque mot est pesé. Dans le poème suivant, Fuyant l’asphyxie, les deux paragraphes de la fin vont encore plus loin : "vocables d’une manière d’habiter, seraient-ils intraduisibles" et il reste qu’il emprunte ses exemples à l’allemand (waldeinsamkeit), au japonais (komorebi), à l’italien (culaccino)… Manière (...) (lire la suite)
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Un amoureux en écho
. « Pour ceux qui n’ont pas eu la chance d’apprendre à lire Ovide, il fut un amoureux. Un amoureux en écho.
Il aimait aimer. Il aimait les mots qui aiment l’amour. Il aimait sans retenue autre que le plaisir d’aimer.
Chez lui, l’art d’aimer, ce n’est pas la drague pour les nuls, non, oh non. C’est aimer les mots d’amour, aimer les mots d’un amour sans retenue, aimer les connues et les inconnues, aimer le leur dire de façon aimable, afin de rester aimant, aimer montrer que le son d’un pied effleurant le sable du forum est une parole, et à nous la déchiffrer. En ce sens, François, sans jamais avoir copié Ovide, croise son chemin souvent, guidés qu’ils sont par la carnation écrite de l’amour. » (Jean Devriendt, Facebook, 27/10/2015) -
François Laur, ou l’art de la poésie charnelle
L’écrivain carcassonnais dédicace ses deux derniers ouvrages, demain jeudi, au bloc G.
Ils sont arrivés là, modestes, dans une enveloppe de petite taille, portés par la magie postière en ce début du mois de mai. Ah, facteur – ou plutôt factrice – si tu savais la puissance de ce que tu portais ce matin-là dans ta sacoche ! Aurais-tu ouvert l’enveloppe – saisie par on ne sait quelle audace de printemps – que tu te serais peut-être arrêtée, à l’angle d’une improbable rue de Carcassonne, pour te plonger dans l’un de ces textes courts que François Laur égrène, bijoux de prose poétique, au fil des recueils qu’il lance depuis déjà pas mal d’années à la face d’un monde par trop indifférent. Mais les poètes, voyez-vous, sont artistes souvent ignorés dans une société où l’image a remplacé l’imaginaire. Dommage. Car François Laur, s’il fait une poésie immédiatement "visible", y rajoute, le son, le goût, l’odeur, le toucher... La vie quoi ! Indicible (...) (lire la suite) -
Abécéd(romad)aire, la caravane passe
François Laur fait partie de ces auteurs discrets qui poursuivent leur œuvre sans céder jamais à quelque facilité. Chacune de ses publications tient du petit bijou, ciselé dans une langue voluptueuse, un rien érotique, un rien érudite, coulant comme eau de source cristalline. Cet abécédaire portant bosse de dromadaire propose vingt-six stations plus ou moins brèves et dédiées aux 26 lettres de l’alphabet. Vingt-six textes imprimés uniquement en pages de droite de ce petit livre de format carré. « La caravane passe », est-il mentionné en sous titre. On y voit défiler de nombreux personnages, poètes, artistes, écrivains, philosophes, musiciens, héros de la mythologie. « Il y a », en leitmotiv, relie chacun des blocs textuels dans une énumération qui semble d’une étonnante limpidité, alors qu’elle saute habilement du coq à l’âne. François Laur y assemble savamment oiseaux, plantes, fruits, insectes, senteurs, peintures, scènes érotiques conviant (...) (lire la suite)
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Écoute flottante
À propos de DÉNUEMENT, in Écoute flottante :
« Je reviens à ce très beau texte.
Sous l’hétéronyme d’Alvaro de Campo, Fernando Pessoa, dans le Gardeur de troupeaux, — je réfère ici de mémoire — rappelle que si l’on veut qu’il ait "un mysticisme, fort bien. [Son] mysticisme est de n’en avoir aucun" et de vivre solitaire dans une maison blanchie à la chaux, en haut d’une colline, "et voilà ma définition". Plus loin dans le recueil, il s’en prend à ceux qui voient des choses dans les choses. Tous ceux qui, au lieu de constater et dire cela que leurs yeux contemplent, s’envolent des choses, les quittent pour d’autres réalités. Il veut que le fruit ne demeure que fruit ; la pomme, que pomme ; l’orange, qu’orange.
Je te relis ce soir, François, dans ce texte que j’appellerais volontiers "l’éponge". Non par clin d’œil à Francis, quoique, mais parce que tu pratiques l’inverse de ces trop nombreux poèmes qui obstruent les pages, même (...) (lire la suite)