O QUE J’AILLE À LA MER !
Portes et volets clos, je ne voulais pas voir les feuillages d’automne dans leur douce clarté, comme s’il n’y avait plus que marbre funéraire, comme si hardes et compagnies d’astres avaient disparu ; comme si, seule, la poigne de l’angoisse étreignait les entrailles. Je me vautrais dans une souille d’ombre.
S’inventaient d’exténuantes scènes, avec hurlants assauts de sueurs froides, leurs atroces balafres, leurs accès de vésanie près d’une eau balbutiant parmi les feuilles mortes, les rêves oubliés dans les replis du souvenir, fictions aux senteurs de fougère et de mousse qui annonçaient l’abord d’une source inconnue.
Mais la vie a franchi le seuil de ma clôture : désir du monde, ferveur et feu. Ce fut deux fois la mer : en toi, autour de nous ; brasillante, elle nous a jonchés de galaxies dans l’éveil jaune et bleu des phosphores chanteurs.