25 octobre 2015
« L’université française a vécu. Les mots d’ordre anciens qui tramaient ses missions d’enseignement et de recherche n’ont plus cours. Désormais, c’est à la compétitivité, à la concurrence et même à la flexibilité qu’on rapporte à peu près tout ce qui s’y passe 1. Pareille liquidation n’appartient pas à un lieu : depuis les années 2000 elle a pris corps aux quatre coins du monde. Elle est fille de ce capitalisme de crise qui circule partout, et qui n’est pas autre chose au fond qu’un perpétuel chantage à l’effondrement prochain : l’université va au désastre, nous disent les autorités de tout bord ; pour la sauver, il faut consentir à la misère et à l’insécurité. Quels que soient les noms qu’elle s’est donnés, cette politique a enfanté l’indigence. Partout, elle a voué les professionnels du savoir à l’impuissance et au mensonge. Partout, elle a fait des étudiants de simples consommateurs-payeurs. Et partout elle a ravalé les connaissances au rang d’une triste marchandise. » (Christophe Granger, "La destruction de l’université française")
Il fallait le dire, c’est fait.