AU CŒUR DU TOURBILLON DES VIES MULTIPLIÉES
Sois amant, sinon, le cours du monde finira un jour
Et tu n’auras pas lu à quoi sert l’atelier de l’existence
Hâfez de Chiraz
Si prendre garde à la douceur des choses était choisir le luxe ? malgré claudication et genoux raidis, flâner par les genêts pinèdes origans chênes verts, suivre très lentement un chemin de halage que l’herbe colonise à la belle saison, puis, pas à pas et sans se retrancher du monde, franchir un pont roman (mais non rejoindre Compostelle !).
Malgré tintamarres et raffut des média, le rouge-gorge du jardin, goûter ses « tic-tic » liquides et perlés, son appel au lombric, au soleil, appel à sa compagne, cantatrice elle aussi.
Bien que, souvent, les rues ressassent la tristesse, avoir le plaisir d’ouvrir la fenêtre pour ajuster quelquefois mon fredon aux airs de danse et de liesse.
À ton ardente et somptueuse douceur, mon sang rit s’emporte feule, s’enivre de toi tisserande en accueil.
Toi qu’habite un essor entre nos draps de lin, tu tresses mon idiome ébloui.