TU ME PASSES LE SEL DE LA VIE
On croit que tout est fini, mais
il y a toujours un rouge-gorge qui se met à chanter
Paul Claudel
En me couchant hier soir, j’ai resongé au charme des heures précédentes. Il y avait eu ce pompon de marin dans l’azur matinal, l’image de ce flot opalin à son faîte, s’inclinant tout de suite se brisant en un effondrement moussu mêlé d’éclatants confettis de lumière filant sur la grève dont la pente réfrène l’allant l’anémiant au point d’en faire un flux bénin, une coulée de salive emperlant tes orteils tes fesses et l’ourlet de ton sexe. Il y avait eu cette blanquette de Limoux mauzac B, l’article de W. sur mon dernier ouvrage, les poires succulentes offertes par les voisins, le savoureux humour d’une fille au téléphone, le courriel délicat d’un ami, ton odeur de vent vert, l’intense fruité des lucques, le violoncelle sons féminins de Yo-yo Ma, Entre les lignes (Michel Baglin) enfin reçu. J’avais lu : au Kurdistan syrien, démocratie directe, autonomie des femmes : roboratif. Il y avait eu la sublime profondeur du crayon nero de Lestié, sa confondante subtilité.
Il y a eu ta hanche ; sous ma main, ta hanche.